Retraites : réforme 2014

Augmentation de la durée de cotisation, pénibilité, simplification du cumul emploi-retraite... Les principales dispositions de la loi sur les retraites.

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RGCU

La loi garantissant l’avenir et la justice du système des retraites est parue au Journal Officiel du 21 janvier 2014. Selon de nombreux spécialistes elle ne garantira pas un retour à l’équilibre de notre système des retraites car elle ne modifie pas en profondeur les fondements du système mais propose plutôt quelques ajustements permettant d’en prolonger la survie.

Allongement de la durée de cotisations

La durée de cotisation pour toucher une retraite à taux plein sera progressivement allongée pour les assurés nés à  compter de 1958, d’un trimestre tous les trois ans, jusqu’à 43 ans en 2035 pour les générations 1973 et suivantes.

Si vous êtes né à partir de

Durée d’assurance nécessaire
 pour le taux plein est de :

1958

167 trimestres

1961

168 trimestres

1964

169 trimestres

1967

170 trimestres

1970

171 trimestres

1973

172 trimestres

L’âge légal de départ reste fixé à 62 ans, de même que l’âge pour bénéficier d’une retraite sans décote, quelle que soit la durée de cotisation, à 67 ans.

Revalorisation annuelle des retraites

La revalorisation annuelle des retraites aura maintenant lieu au 1er octobre et non plus au 1er avril.

Cette disposition ne concerne pas les bénéficiaires du minimum vieillesse, qui auront deux revalorisations en 2014, au 1er avril et au 1er octobre.

Les petites retraites (en dessous de 967 euros) bénéficieront en outre d’une aide supplémentaire de 50 euros pour leur complémentaire santé.

Assouplissement du dispositif de retraite progressive

Les conditions d’accès à la retraite progressive sont assouplies (abaissement de l’âge auquel les assurés pourront en bénéficier à 60 ans au lieu de 62, modification du barème…).

Durcissement des règles du cumul emploi-retraite

A  partir du 1er janvier 2015, il ne sera plus possible de liquider une pension dans un régime de retraite de base obligatoire sans cesser l’ensemble de ses activités dans tous les autres régimes de retraite. Il reste possible en revanche, une fois sa retraite liquidée, de reprendre une activité mais celle-ci- ne sera jamais génératrice de droit (alors que cela pouvait être possible dans certains cas).

Imposition des majorations pour enfants

Les majorations de 10% de pensions versées aux retraités parents de trois enfants ou plus seront soumises à l’impôt. Il en sera de même pour les majorations pour enfants à charges des régimes complémentaires.

Temps partiel

À partir du 1er janvier 2014, il faudra cotiser sur la base de 150 fois le Smic horaire pour valider un trimestre (au lieu de 200 fois en 2013).

Création du compte personnel de prévention de la pénibilité

A partir du 1er janvier 2015, les salariés disposeront d’un « compte personnel de prévention de la pénibilité ». Tout salarié ayant été exposé à l’un des dix critères de pénibilité (travail de nuit, températures extrêmes, bruit, etc.) pourra accumuler des points avec un plafond fixé à 100 points.

Les points pourront être utilisés pour :

  • suivre des formations en vue d’accéder à un emploi non exposé ou moins exposé,
  • travailler à temps partiel tout en maintenant sa rémunération
  • partir plus tôt à la retraite, dans la limite de deux ans.

Le compte ne sera pas rétroactif. Il sera financé par une cotisation des employeurs du secteur privé et une cotisation additionnelle due par les employeurs dont au moins un salarié est exposé à la pénibilité.

Rachat de trimestres d’études à tarif préférentiel

Les jeunes entrants dans la vie active ont la possibilité d’acheter 12 trimestres correspondant à leurs années d’étude. La réforme instaure un tarif préférentiel de rachat pour 4 d’entre eux. Ils pourront recourir à cette aide jusqu’à dix ans après la fin de leurs études.

Prise en compte des stages et de l’apprentissage

Les étudiants pourront demander la prise en compte de leurs périodes de stages éligibles à gratification, sous réserve du versement de cotisations et dans la limite de 2 trimestres. Les stages en entreprise de plus de deux mois pourront être retenus à hauteur de deux trimestres, au sein de l’enveloppe des 12 trimestres d’études.

Par ailleurs, les périodes d’apprentissage seront prises en compte lors de la retraite.

Départ anticipé pour les travailleurs handicapés

Un travailleur handicapé justifiant d’une durée d’assurance minimale pourra partir à la retraite à 55 ans si son taux d’incapacité est de 50%, contre 80% jusqu’alors.

Cette réforme concerne donc beaucoup d’entre nous, mais parions que notre système de retraite devra encore subir des ajustements dans un avenir assez proche afin que soit maintenu son équilibre financier.

Quel sera l’impact de cette réforme sur votre retraite ? Pour le savoir, n’hésitez pas à contacter nos spécialistes retraites.